[Actualité] Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi

Ouais ça ressemble à des excuses pour post-rationaliser une decision purement politique.

Zoom-Zoom a écrit:Ouais ça ressemble à des excuses pour post-rationaliser une decision purement politique.

Oui, ceci dit les résultats de Renault en 2019 ne sont pas très bons, ça pouvait justifier un changement de direction mais le timing et la manière ne correspondent pas à la situation et le CA n'en sort pas grandi. Surtout que Renault paye quand même un bordel dû à des décisions débiles prises avec l'accord du CA (et notamment de l'actionnaire de référence, avec une belle continuité entre 2015 et actuellement vu la place occupée par Macron à l'époque et celle qu'il occupe aujourd'hui)

alpha a écrit:Pour sauver la trésorerie du constructeur, "les fournisseurs ne seront pas payés avant 2020.

C'est pas comme ci Renault était habituellement un bon payeur...

Tang a écrit:
les résultats de Renault en 2019 ne sont pas très bons, ça pouvait justifier un changement de direction mais le timing et la manière ne correspondent pas à la situation et le CA n'en sort pas grandi.

En même temps Bolloré n'est pas là depuis longtemps, c'est un peu tôt pour lui faire porter le chapeau des résultats moyens cette année...

On peut comprendre la volonté de virer le directeur de l'ère Ghosn, mais vu son âge Senard n'étant certainement pas là pour 10 ans, et je crains qu'on ait à nouveau ce type de problème lorsqu'il tirera sa révérence (dans 2 ans ? 3 ? ) : le futur président ne voudra-t-il pas virer à son tour les proches de Senard ?

Surtout qu'avec tous les directeurs flingués ces derniers mois, il doit y avoir pas mal de candidats aiguisés pour ces postes... Un vrai panier de crabes j'imagine.

Bolloré n'est pas DG depuis longtemps mais était second sous Ghosn...

Maintenant je ne pense pas que Sénard ait découvert hier les problèmes de trésorerie ou de payement de fournisseurs, ou alors ce serait grave.

Je ne dis pas que Bolloré est seul comptable des performances de Renault en 2019, mais si elles sont mauvaises ça peut justifier un changement de tête pour partir sur de bonnes bases.

Là c'est une direction intérimaire, le but sera à mon avis de prendre le temps de choisir un DG en plein et je pense que Sénard sera prêt à passer la main pour que le candidat soit carrément P-DG de Renault.

Ce serait à mon avis l'idéal pour sortir de la situation vraiment intenable depuis l'arrestation de Ghosn.

"Clotilde Delbos, assurera l’intérim en attendant qu’un remplaçant soit trouvé. Elle connaît Jean Dominique Senard depuis qu’ils ont officié ensemble à la direction du fabricant d’aluminium Pechiney..."

Hummm un duo de choc si on se remémore ce qu'il est advenu de Pechiney sous leur collaboration.
Avec FCA en embuscade et ces deux là aux commandes on peut raisonnablement douter du futur "indépendant" de Renault.

Je crois que Sénard vient encore de redire que la fusion avec FCA n'était plus à l'ordre du jour. Avant d'envisager des regroupements, il faut déjà remettre Renault sur de bons rails (et Nissan doit en faire autant) et penser à faire fonctionner l'Alliance existante puisque Nissan est apparemment mieux disposé qu'auparavant.

Enfin on a tous compris qu'il a été contraint et forcé d'abandonner la chose Tang.

D'ailleurs même dans l'abandon n'a t-il pas pas déclaré fin septembre aux sénateurs lors de son audition : "Si un jour il devait revenir dans des conditions qui seraient acceptables pour tous, je serais ravi".

La risque est toujours présent. Mais j'ai envie de dire que ce soit avec FCA ou un autre acteur peu importe. Il est prêt à vendre son groupe.

Plus généralement je voulais souligner le peu d'implication de ces "gestionnaires" dans la vie des entreprises qu'ils administrent. Demain ils seront chez Orange, Eiffage ou Bonduelle... avec la seule volonté de réaliser de belles opportunités financières, à la différence d'un véritable entrepreneur, ou capitaine d'industrie qui voit plus grand.

Je me répète mais un gars avec 3 mois d'ancienneté dans la boîte qui a voulu vendre son groupe à un canard boiteux comme FCA sous prétexte que "les Chinois sont en embuscade" ou "que sa promet une belle valorisation des actifs" : Ça coincera toujours pour moi.

Et ne mélangeons pas les choses. La situation de Renault n'a rien à voir avec celle que traverse Nissan.
Le bénéfice net de Nissan s'est effondré de 95% d'avril à juin. La production est en fort recul à plus de 10% et plus de 12 000 salaries voient leur poste disparaître... En sa qualité de propriétaire de Nissan à 42% c'est autant de rentrées de cash en moins pour Renault.

Tu caricatures Senard. Il n'a vendu Michelin à personne.

Tu caricatures mon propos
Je ne dis pas qu'il veut vendre pour vendre
Je dis qu'il n'a aucun affecte et qu'il ira la ou la meilleure opération financière se présentera sans considération de pouvoir ou de pérennisation d'une marque. Il est avant tout pragmatique, trop.
C'est une logique de gestionnaire sans égo.

Tu fais erreur à mon avis, Michelin est une marque à la pointe de la technologie, avec des gommes hautes performance reconnues, si Sénard n'était qu'un gestionnaire sans intérêt pour l'entreprise industrielle Michelin, jamais Michelin n'aurait été ce qu'il est quand Sénard a achevé son dernier mandat.

Bah non l'un n'empêche pas l'autre.
Michelin est une pépite technologique et hautement reconnue dans le milieu. Je ne saisie pas le parallèle.
Je ne dis pas que Sénard est mauvais. Il n'est pas l'homme de la situation pour Renault et les faits parlent d'eux-mêmes.

On est d'accord quand même, Sénard à voulu fondre le groupe Renault dans FCA à peine plus de 4 mois après sa prise de fonction... Ça fait court quand même pour prendre une telle décision alors même qu'il avait été recruté pour pacifier Nissan et que Renault est loin loin d'être en banqueroute et que FCA est proche proche de chuter sans aide extérieure.

Cette partie là, c'est du doigt mouillé, mais je pense que Sénard a mesuré après coup le bourbier des liens avec Nissan et à vu en FCA un moyen de réaliser une belle mutualisation entre un groupe disposant de solides bases techno à jour (Renault) et un autre en forte demande (FCA) quitte à y laisser l'indépendance.  Une fois l'opération réalisée le président de Renault devait devenir le DG du nouveau groupe. Nouveau groupe alors capable de minorer Nissan au sein de l'Alliance. Pas d'ego seules de belles opérations, de belles synergies

Il y a quand même quelques énormités dans les articles de la presse financière sur l'éviction de Bolloré :

https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/automobile/renault-pourquoi-l-eviction-de-thierry-bollore-ne-resout-presque-rien-830467.html

Les cadres quittent le navire

Enfin, et ce n'est pas le moindre mal, Thierry Bolloré s'est attiré la défiance de ses propres équipes internes. "Les départs d'Arnaud Deboeuf, Thierry Koskas, et d'autres, témoignent d'une large défiance des managers de l'entreprise", nous raconte notre source.

Euh Koskas a été mis sur la touche, placardisé chez Renault Sport (une toute petite structure avec de petits moyens) alors qu'il visait le poste de Bolloré et il s'est alors barré de lui-même. Ca n'a pas grand chose à voir avec un problème de défiance à l'égard de Bolloré...

Le journaliste ferait bien de s'interroger sur la fiabilité de "sa source".

L'argus pro a le sens de la mise en scène et de la formule :



Highlanders le retour !

ArnauDS a écrit:"Clotilde Delbos, assurera l’intérim en attendant qu’un remplaçant soit trouvé. Elle connaît Jean Dominique Senard depuis qu’ils ont officié ensemble à la direction du fabricant d’aluminium Pechiney..."

Hummm un duo de choc si on se remémore ce qu'il est advenu de Pechiney sous leur collaboration.
Avec FCA en embuscade et ces deux là aux commandes on peut raisonnablement douter du futur "indépendant" de Renault.

'Fectivement, ça fait peur. Avec Sénart et Delbos, Pechiney a disparu corps et âme. Il n'en reste rien.
Faut espérer qu'ils ne refassent pas la même chose avec Renault.

La différence, c'est que l'opinion publique française n'a pas du tout la même relation avec la marque Pechiney qu'avec la marque Renault.
Autant l'Etat pouvait se permettre de laisser disparaitre Pechiney parce que la grande majorité des français s'en fichait, autant les politiques qui laisseraient disparaitre une marque comme Renault se feraient atomiser.

Bof, les Français n'en ont pas grand chose à faire de Renault.
La privatisation date d'il y a plus de 20 ans. Les Français en ont-ils eu quelque chose à faire ?
Renault a ouvert la voie aux délocalisations dans le secteur automobile dans les années 2000. Les Français en ont-ils été préoccupés ?
Dans ma génération, personne ne connait l'histoire de la Régie, et Renault est une entreprise privée comme les autres.

Je ne veux froisser personne, mais j'ai l'impression que c'est un totem de vieux de la vieille.  

La privatisation et les délocalisations n'ont rien changé pour le client : la marque perdure, les véhicules se vendent toujours aussi bien.
Si je ne m'abuse, Pechiney a complètement disparu des radars, absorbé par un autre groupe.

On a bien vu les réactions quand PSA était sur la sellette il y a quelques années, quand Renault était en discussions avec FCA, ...


Je ne dis pas que ce serait suffisant pour éviter la disparition d'une marque française aussi connue, je dis juste que ça soulèverait plus de débats que la disparition d'une marque largement moins connue du grand public.

Tout comme les gens s'insurgent quand Alstom se fait absorber...

Je l'ai déjà dit mais le politique qui fait laisserait Renault absorbé par un groupe étranger peut faire une croix sur son avenir politique à vie.

Ces choses là ne se limitent pas à ce qui est rationnel. Et par ailleurs les « vieux » sont nombreux et ils votent effectivement.

Vous remarquerez dans l'épisode FCA/Groupe Renault que la chose a toujours été présentée comme une fusion entre égaux.

Si ça devait se faire un jour, avec FCA ou un autre, on ne nous dira jamais qu'il s'agit d'une prise de contrôle ou d'un rachat. Ça tout le monde en a conscient du côté des politiques des financiers, des industriels.

Bref on sera dans le déni de la réalité en mode "Fake news" pour endormir l'opinion.

Ce qu'il reste d'Alstom a failli être offert à Siemens avec un bel enrobage pour donner l'illusion (un temps) d'une véritable collaboration (Siège en France et PDG FR)
On sait aujourd'hui que la "fusion" FCA/RNO aurait été principalement entre les mains du clan FCA et que cela aurait été un pillage technologique à sens unique.

Bref ces ex Pechiney me semblent trop pragmatiques et plus à l'affût de belles opérations. C'est certainement top pour les investisseurs et génial quand tout va bien, mais en période difficile.
Ce type de profil n'est pas du tout corporate et a tendance à chercher le meilleur compromis quitte à remettre les commandes à d'autres. (Les Chinois vont débarquer, seul ce n'est pas possible, ça valorise incroyablement notre expertise, c'est gagnant gagnant )

Le risque est donc réel et il ne faut pas compter sur les politiques comme rempart ultime. D'après Sénard c'est Lemaire qui a joué les entremetteurs et lancé l'idée avant de se rétracter.

Il ne faut pas compté sur nos politiciens d'une manière général..
ils ont pour la plupart uniquement bossé dans le public,le monde de l'entreprise est pour eux une énigme,donc ils diluent des grosses boites Française en les vendants a petits prix a des entreprises étrangères,qui licencient quelques années après,et on nous dis,dormez braves gens..

Je pense que c'est un gros cliché. Macron qui n'a exprimé aucun désaccord avec le RAMA2 en son temps a bossé pour une grosse banque d'affaire. Ghosn qui a mis Renault dans la panade avec ce même accord ne vient pas du public. Bref, rien à voir.

Non non ce n'est pas un cliché mais une réalité,j'ai eu ma propre société a mon petit niveau et tu t'aperçois de beaucoup de choses..
Nos grosses boites vendues a d'autres boites étrangères ce n'est pas ce qui manque.

908LM ne dit pas que les gens exerçant une profession ne font jamais d'erreurs. Nous sommes tous des êtres humains quoi qu'il arrive.
Non Il me semble comprendre qu'il s'interroge sur les capacités des personnes n'ayant toujours exercé qu'en politique, à comprendre la réalité des affaires.
C'est vrai que ça peut interroger parfois...
Pour Macron et Ghosn je crois qu'on peut convenir que chacun poursuivait un intérêt propre et qu'il ne s'agit pas d'une erreur. Ils savaient ce qu'ils faisaient les malins.