[Discussion] Avenir de l'automobile et des constructeurs

Sam 23 Nov 2019 - 21:52

Avenir de l'automobile et des constructeurs auto

Suite à des échanges sur le fil fusion FCA/PSA, il m'a semblé qu'il manquait un fil dédié à la discussion (spéculative) sur l'avenir du secteur automobile et des constructeurs.

Le contexte c'est le fameux mur d'investissement pour l'électrification et l'autonomisation, et plus généralement l'évolution prévue de la mobilité. Le fil devrait permettre d'aborder tous les aspects (impact sur les marques auto, conséquences sociales, etc.)

Je me permets de copier dans le message qui suit les deux messages un peu développés là-bas par deux d'entre nous...

Sam 23 Nov 2019 - 21:52

Deux messages du fil "fusion FCA/PSA" par lesquels la discussion a débuté :

JB.AAEL a écrit:Concernant l’avenir des marques, je suis assez pessimiste sur la survie de certaines marques à échéance 2025, en raison des normes environnementales, des coûts de développement, de production et de distribution, en raison des coûts des réseaux.

- Pour les marques qui auront disparu :
Fiat, Alfa Romeo, Maserati, Aston Martin, Lotus, DS, Chrysler, GMC, Cadillac, Buick (la marque existera en Chine mais correspondra aux Chevrolet), Ram (qui sera réintégré comme avant sous la marque Dodge), Lincoln, Daihatsu, Subaru, Holden, Sangsyung, Samsung (deviendra Renault en Corée), Datsun..

- Et des marques à l’avenir incertain :
Opel, Vauxhall, Citroën, Jaguar, Seat, Tata, Mazda, Lada, Mitsubishi...

Et je ne parle pas des marques chinoises dont le nombre aura baissé de 75%...

On se retrouvera avec :
Marques US : Ford, Chevrolet, Dodge, Jeep, Tesla
Marques Asiatiques (hors Chine) : Toyota, Nissan, Suzuki-Maruti, Honda, Kia, Hyundai.
Marques Européennes : Peugeot, Renault, Dacia, VW, Skoda, Volvo, Land Rover, BMW, Mercedes, Audi, Rolls Royce, Bentley, Ferrari, Lamborghini, Alpine, Porsche, Mini

Je suis peut être excessif et pessimiste, mais on devrait pas être loin de cela...

TM6 a écrit:
Pour les marques qui ont créé un véritable univers fait de style et d'une part d'irrationnel, détruire une marque c'est détruire de la valeur. Si on part du principe que les différences de noblesse technologique entre les véhicules vont aller diminuant du fait de l'électrique et du fait des technos économes en carburant qui vont à l'encontre des moteurs puissants ou à caractère affirmé, ce que les gens achèteront ce sera de plus en plus ce mix d'image et d'irrationnel qui viendra se surimposer sur un service rendu de transport de plus en plus comparable.

Deux modèles peuvent être suivis :
le modèle des hautes technologies, pour lequel les marques sont effectivement mortelles parce que tout le monde tient à s'afficher avec le dernier iPhone avec les derniers raffinements.
la mode, avec une foison de marques vendant des produits rendant tous le même service, en gros, mais dont la caractéristique est de permettre à chacun d'être habillé de façon suffisamment personnalisée.

Pour l'heure, tant que la structure des coûts de développement permettront de proposer des modèles différents à surcoût relativement limité et tant que les amortissement des investissements industriels feront que les chaines de montage sont créées pour plusieurs années, je ne crois pas à la concentration accélérée des marques.

Si au contraire, le modèle économique permettait à une marque comme VW de renouveler et faire significativement progresser ses modèles tous les 2/3 ans, les autres devraient suivre... et là on assisterait automatiquement à une compression du nombre de marques.
Mais vraiment, si la Golf était renouvelée tous les 2 ans, VW serait il vraiment en situation de démontrer que la suivante apporte quelque chose de nettement mieux que la précédente ? (déjà que sur du 7ans, ce n'est pas toujours évident...)

On peut poursuivre ici, pour ne pas polluer ailleurs...

Sam 23 Nov 2019 - 22:10

En voila une bonne idée!

Sam 23 Nov 2019 - 22:46

Tu peux participer, Alain ! Ca inclut aussi les problématiques comme le sport auto, bref un peu le fourre-tout de l'auto et de ses mutations à venir. Wink

Sam 23 Nov 2019 - 23:35

JB.AAEL a écrit:

Et je ne parle pas des marques chinoises dont le nombre aura baissé de 75%...

Sur ce point là j'abonde tout à fait. Justement parce que ces marques ont quelque chose de hors sol. Elles sont sans ancienneté. Beaucoup se sont faites en copiant sur des modèles étrangers... La recette idéale pour ne disposer que d'une très faible personnalité de marque. Ces marques ont tout lieu d'aller vers de la concentration, éventuellement en continuant d'exister de façon artificielle comme Vauxhall qui n'existe que par Opel, ou Seat qui longtemps, ne fabriqua que des Fiat rebadgées.

75% est un minimum.

Pour l'Europe, comme dit plus haut il me semble que la variété bien gérée peut faire vendre. Ce qui irait dans le sens de la conservation des marques vecteurs de sens. Les marques faibles, en revanche ont lieu de se faire du souci si elle ne colportent pas au minimum par leur seul nom l'assurance d'un certain niveau de gamme et d'une certaine philosophie.
En Europe, les marques faibles, vouées à dépérir sont celles sans image clairement identifiée sur un marché suffisamment grand. Evidemment, DS est la première à laquelle on peut penser. Je considère pour ma part que DS est lancé dans une course contre la montre pour endosser une image réellement valorisante avant que la roue des effets de concurrence ne la rattrape.
On pourrait aussi imaginer dans un contexte où la rationalisation serait imposée par une crise des ventes un rapprochement "produit" de marques à positionnement insuffisamment différencié. Là c'est le cas de Seat (actuel) qui pour ma part me semble en concurrence négative avec Skoda et devrait se réinventer au plus vite ou a défaut se trouver vassalisée par Skoda.

Dans cette logique là, la différentiation de Citroën par rapport à Peugeot prend tout son sens : se différentier pour survivre... Toutefois il résulte de ce parti pris un abandon de fait de certaines choses qui faisaient le Citroën mythique dont on pourrait pourtant considérer que c'était la plus grande richesse de la marque. D'où le malaise que cela provoque. on peut quand même analyser que la tradition qu'avait Citroën en core plus fortement que les autres à repartir d'une page blanche et inventer autre chose de radicalement nouveau à chaque génération ne saurait plus être un modèle de développement dans le contexte décrit.

Clairement la fusion de deux groupes tels que FCA et PSA, a tout lieu d'aboutir à une réduction du nombre de marques, par suppression ou absorption de celles qui font doublon. Mais elle n'a de sens que si la coexistence de plusieurs marques en parallèle reste possible. C'est apparemment ce qu'a considéré C.Tavares
Dans le cas inverse, il aurait mieux valu, pour PSA, laisser mourir le soldat FCA sur le champ de bataille et mettre tout son cash pour renforcer l'unique marque vouée à survivre...

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