2016 - [Audi] A5 Coupé, Cabriolet et Sportback

Salut Jankris,

Merci, comme tu le sais ce sujet me tient à coeur mais je ne partage pas totalement l'analyse.

Ton billet semble entériner une essence masculine et une essence féminine. Or le fond de l'analyse de genre c'est que le genre ne procède pas d'une essence mais d'une pure construction sociale.

Donc l'essentiel (sans jeu de mots) c'est ce que dit la pub sur la société. En l'occurrence ici la pub est misogyne en ce qu'elle fait comme si la liberté de conduire avait été donnée, par charité, par les hommes. Il l'a laissée d'une certaine façon prendre le volant.

La réalité est que ce droit est le fruit d'un combat collectif des femmes. Or ici on ne voit que des individus, un homme, une femme, et bien sûr le couple traditionnel qui représente à lui seul la domination patriarcale de la société (et nullement l'apanage de la société saoudienne, tu as raison de le souligner).

Tout à fait d'accord avec ton article, et le complément de Tang!

Merci, Tang et C-Design, pour votre lecture attentive et vos retours. En fait, Tang, je crois que nous sommes d'accord sur l'absence d'essence. Tout au plus y a t-il un donné naturel, biologique, et encore, il est bien plus divers et subtil que la division habituelle entre masculin et féminin.

En fait, à l'origine, l'article était une longue suite d'expression dans le genre "des caractéristiques supposées être masculines". Mais c'était encore plus lourd à lire qu'un texte rédigé en écriture inclusive ! J'ai essayé d'en laisser suffisamment pour qu'on puisse supposer que je ne me réfère pas à une "nature" féminine ou masculine.

Après, je ne voulais pas, ici, être trop clivant non plus. Après tout, il serait possible, aussi, de penser qu'il y ait une essence féminine et masculine, envisagée comme un point de départ à partir duquel on serait néanmoins libre de construire. Un peu dans le sens où Sartre dit qu'à la limite, peu importent les déterminations qui nous définissent, puisque la question est moins de savoir comment elles nous définissent que de déterminer à son tour ce qu'on va en faire. De fait, un corps de femme peut faire ce qu'un corps d'homme ne peut pas faire. Pour autant, ça ne la détermine pas nécessairement à le faire. Donc, il est possible de construire une pensée de la liberté sur des fondements essentialistes. Ici, sachant que je parlais d'une culture essentialiste, justement, je voulais produire un texte qui puisse, à la limite (rêvons un peu), être agréé par tous.
Mais sur la pub elle-même, j'ai l'impression que nous avons un regard assez proche, finalement. Mais j'aurais pu, effectivement, parler un peu plus du combat mené par les femmes pour obtenir ce droit. A vrai dire, pour cela j'ai besoin de davantage de temps pour étudier l'historique de ce mouvement, et je pense que j'y consacrerai un article à part entière.
Et entre temps, il y aura un article qui devrait plus te plaire, parce qu'il abordera de front la question de l'essentialisme, à travers ce que je présenterai comme un héritier des roads-movies : le film Gravity.
Patience !!

Je comprends... Je m'embarrasse peu des questions de réception et c'est peut-être un tort après tout...

Pour affiner, il me semble que la pub met sur un même plan la construction discriminante sociale (les portes ouvertes sont celles de la maison du mari) et une remise en cause individuelle qui est moins une remise en cause qu'un jeu individuel (dans son double sens) au sein de la construction sociale qu'est le couple.

Ce qui est évidemment une façon de ne pas remettre en cause les fondements de la hiérarchisation sociale de la société patriarcale saoudienne (ici en l'occurrence).

Hehe, ben, sur les forums, je m'en embarrasse peu aussi, mais du coup je peux être vite désagréable et polémique. C'est une des raisons pour lesquelles je me suis dit que sur un blog, je serais plus mesuré, moins "rentre-dedans".

Mais sur le fond je suis tout à fait d'accord avec toi. Ce genre de communication est très "faux-cul", et c'est typique de la comm' des marques bourgeoises, parce que leur clientèle n'a, en fait, aucune intention que les choses changent, c'est un ensemble très traditionaliste, y compris quand ce n'est pas tout à fait assumé.

Mais je ne savais pas que ces questions t'intéressaient à ce point, et surtout, que tu es carrément pointu dans ce domaine. C'est super intéressant !

En attendant le restylage, la S5 reçoit le 3.0 TDI de 347 chevaux :









Source : https://www.autoweek.nl/autonieuws/artikel/ook-audi-s5-sportback-aan-de-tdi-kracht/