2015 - [DS] show car francfort

Oui bien vu

DS joue un peu trop à provoquer en nous la tentation de bien chatier parce qu'on aime bien. A force, on pourrait aimer un peu moins, puis plus du tout.

Le fait d'avoir appelé ça un "concept" montre à quel point le marketing, chez DS, a pris le pas sur tous les autres domaines. Parce qu'un concept, en théorie, ça amène au moins une idée, une nouvelle définition de quelque chose, un progrès, une vision. De ce point de vue, la Cactus-M est déjà à des lieues de cette Crossback. C'est bien simple : zéro idées, néant.

Quant au principe de la pierre dans le monde auto, ça ressemble quand même bien à une impasse : ce matériau n'a déjà presque plus sa place en ameublement (qui veut encore avoir des dessus de meubles en marbre ?), pourquoi pas imaginer que les tableaux de bord seront un jour en béton ciré, si on va dans cette direction ? La pierre, même allégée, fait penser à un matériau lourd et froid, et le rendu, là, n'est ni vraiment beau, ni valorisant. Ça donne l'impression de quelque chose qui pourrait s'user, s'effriter, rien qu'on puisse rechercher dans le monde automobile.

Autant les recherches vues chez Peugeot, avec des matériaux retraitant des journaux, peuvent faire sens (ok, ils récupèrent les pages saumon, c'est malin, on pige l'idée, même si on doute de la voir mise sur le marché, il y a une réflexion derrière qu'on peut partager) autant là, la pierre, on voit mal à quoi ça nous mène.

Le plus embêtant, c'est qu'on devine que ce que nous disons ici doit évidemment être partagé par un certain nombre de personnes, chez DS, qui pensaient partir sur un projet ambitieux (nouvelle marque, tout à construire, possibilité de partir d'une page quasi-blanche) et finalement, ils se retrouvent bridés par le marketing, qui leur commande de produire ce genre de choses. On imagine assez bien l'accumulation des rancoeurs et l'ambiance de travail en interne.

C'est peut-être ça le plus préjudiciable en fait : en manageant de cette manière, on use vite les énergies et on casse des dynamiques, aussi bien en interne que vis à vis du public.

Peugeot a surtout réussi à refourguer à DS la pierre de sa Quartz en voyant qu'ils ne pouvaient rien en faire d'intéressant. Le fait que Peugeot ait déjà expérimenté cette matière vient renforcer le fait que cette DS 4 n'a rien d'un concept.
Après le cuir d'anguille, la soie cousue de perles, le cuir émirats, les sacs à mains, les cravates, DS est pour l'heure plus un maroquinier qu'un constructeur Premium.

Bon bah on voit que cette année, tout le budget concept car est passé chez Peugeot

Ben forcément que le marketing prend le pas, la "marque" DS EST un produit marketing. La ligne Citroën DS reprenait à son compte l'histoire de la marque, en essayant d'en ouvrir une nouvelle page.

DS part de rien. Elle essaye vainement de s'emparer d'un fleuron français de l'automobile en ne se rendant pas compte qu'elle ne pourra pas l'extirper de l'histoire de la marque Citroën.

Quand je suis allé au DS World (où je ne mettrais plus jamais les pieds) j'ai été très mal reçu. La première fois, avant que DS ne devienne un vulgaire produit, j'avais été reçu par un vendeur débauché chez Mercedes mais qui était en pointe sur la question des DS, qui connaissait l'histoire de la marque Citroën, tout en disant bien que ces voitures arrivaient aussi à séduire des non citroënistes mais plus sur la qualité, le haut de gamme et le passé de la marque dans le haut de gamme. Une heure délicieuse d'un gars qui savait vendre son produit.

Pour la seconde fois je n'ai pas retrouvé mon vendeur, j'ai été reçu par quelqu'un qui pour m'expliquer la Divine(ment vulgaire) m'a ressorti mot pour mot le communiqué de presse (plein de fautes soit dit en passant). Pas très intéressant, un texte appris par coeur...


Quant au concept DS à proprement parlé, il n'apporte rien du tout. Et si c'est cela l'avenir de DS, pas étonnant que les ventes de la marque plongent au niveau mondial de près de 30% en 2015. Bizarrement le déclin était là certes mais il s'est brutalement accéléré ces derniers mois, quand la marque n'était plus Citroën.