[Débat] Premium : stratégie des constructeurs français ?

@Jean je ne sais plus où j'avais lu ça, ni même par qui cela a été écrit, mais pour profiter pleinement du savoir faire de Mercedes ou BMW (à l'époque Audi était en pleine "construction identitaire"), les meilleures représentantes étaient la classe S et la série 5. Il était expliqué q'historiquement Mercedes a toujours mis de très gros moyens (et pas uniquement financiers) afin d'en faire la meilleure berline possible, alors que chez BMW cette attention était portée sur la 5. Il était aussi dit que dans la gamme Mercedes, tu montes d'un cran lorsque tu prends le modèle du dessus, et carrément de 3 lorsque tu passes de la E à la S. Écart différent chez BMW : 2 entre la série 3 et la 5, et seulement 1 entre la série 5 et la 7.

Très intéressant tout ça, merci, je connaîtrais mieux mes références.

Je vois bien pour BMW, le passage de la de 3 à 5 puis 5 à la 7 c'est comme pour un élève, passer de 9 à 14 est beaucoup plus facile que de passer de 14 à 16 !

on est clairement pas monté dans les mêmes mercedes, même dans la C, je n'ai pas vu toutes ces petites attentions que tu as décrit ...

Inversement, pour monter tous les jours dans une classe C (C350e Fascination), il y a un niveau de finition et de soin du détail que je n'ai jamais vu dans une voiture française. Ce n'est pas une critique, car j'ai eu d'excellentes voitures françaises (406, C5 II, C4 Picasso II, 308 II,...), mais il y a clairement une différence.

Il est un peu normal vu les prix pratiqué d'y trouvé une différence de traitement,ce serait bien dommage pour celui qui paie cher sa voiture "prémioum"!

Effectivement... la C est déjà une bonne Mercedes, je rejoins CDC... cependant si on veut les véhicules où il y a le plus de petites attentions et un traitement vraiment luxe, c'est sur que c'est le duo E/S qu'il faudra choisir.
C'est d'ailleurs pourquoi je n'ai pas repris une classe C et que je suis passé à la E !

Concernant DS, j'espère qu'ils vont arriver à quelque chose car ils commencent à installer un peu leur gamme et leurs gimmicks... et surtout ils ont quelques équipements sympa !
Parmi lesquels : les rétros extérieur electrochrome, la ligne DS performance à l'instar des S-Line/Pack M, le black chrome, le systeme audio Foca, l'éclairage polyambiant, les signatures lumineuses et l'éclairage avant/arrière... sur DS3 CB les poignées rétractables, l'ouverture grace au smartphone et l'éclairage avant avec matrix LED !

Mais il faudra encore augmenter le niveau s'ils veulent passer dans la cours des grands, car il en manque toujours pour venir ne serait-ce que de se rapprocher de Mercedes/Audi !

Faut pas se leurrer non plus. Pour l'instant, DS est crédible face aux concurrents directs de l'entrée de gamme jusqu'au milieu de gamme bien optionné.

Au-delà, les marques françaises ne peuvent rivaliser. Elles n'ont de toute façon pas de modèles à proposer, ni le savoir faire et ne sauraient pas les vendre aux tarifs requis. Trop tôt et ça ne constitue pas le gros du marché pour un retour sur investissement nécessaire les premiers temps.

Un DS7 CB face à un Q5 milieu de gamme avec options, oui, un DS7 CB face à un SQ5, non. Et c'est d'ailleurs logique et je ne cesse de le répéter, le premium allemand tel qu'on le définit et tel que les possesseurs de modèles allemands s'y associent est lié à la sportivité et au luxe relayé par les versions les plus puissantes et exclusives (AMG, M, RS, Série 5-7, Classe E-S, A6 A8, Z4, SL, R8, etc.) et non pas via la majorité de leurs modèles vendus qui demeurent standards et ne jouissent que d'un retour d'image en guise de valeur ajoutée, prétendument supérieure en «luxe» par rapport aux propositions françaises (DS en l'occurrence).

On pourrait presque voir les prochains systèmes hybrides comme deux cylindres supplémentaires qui ajouteraient puissance et punch.

On parlait de DS, de la future DS8 et de la Citroën C6 dans le fil dédié à la future DS8, je propose de poursuivre ici...

Pour ce qui est de la C6 je considère que son design très iconoclaste la condamnait à la figuration dans un segment très conservateur (comme la Vel Satis chez Renault).

Néanmoins je pense qu'il y avait plusieurs très bonnes idées pour investir le premium avec cette Citroën C6 :

- un gabarit imposant, je pense que ça lui donne cet aspect premium voire luxe, que l'on ressent en la voyant
- un traitement des surfaces tôlées qui lui donne un sacré standing de mon point de vue : la C6 de série a assez bien conservé cet aspect du concept car
- un intérieur épuré, il manquait sans doute à l'époque une tablette centrale, mais le design épuré retenu évoque un peu l'ambiance Volvo actuellement (même si plus chargée) et plus encore les intérieurs Tesla...
- la suspension hydractive : même si ce dispositif est coûteux, à l'époque ça apportait quelque chose en plus...

Cependant plusieurs choses n'allaient pas à mon avis :

- silhouette trop hétérodoxe pour le segment
- des feux plus torturés que hauts de gamme
- un intérieur de mauvaise qualité dit-on
- manque de motorisations

Le marché des grandes berlines a changé.

Autrefois, les R25, 605 étaient achetés par des familles et les boîtes.

Les familles ont délaissé le marché et prennent des monospaces avant, SUV maintenant.

Reste les boîtes, qui vont d'abord voir valeur de revente et prestige le leurs collaborateurs.

Bref, l'attrait du produit n'a finalement que peu d'importance...

Le prestige de leurs collaborateurs et la valeur de revente ont quand même indirectement un rapport avec l'attrait du véhicule...

Surtout que les employés en question peuvent souvent choisir leur voiture.

La stratégie doit s'inscrire dans le long terme avec plusieurs générations de véhicule au top,si tu essaye une fois et qu'après tu sors une merdouille assez chére et pas fiable,les clients ne sont pas fous,il faut du temps et de la qualité pour s'installer..

Oui mais il faut aussi être dans la bonne direction dès le départ. S'obstiner dans l'erreur ne ferait pas une stratégie efficace. Par exemple avec des silhouettes inadaptées ou en déclin...

La stratégie de Peugeot pour sa montée en gamme me semble la plus cohérente actuellement.

Renault semble hésiter entre sa montée en gamme (à voir si ça change avec la nouvelle Clio) et le développement d'Alpine.

Quant à DS, la stratégie me semble brumeuse et inadaptée, alors que les anciens concepts car montraient la voie, il aurait fallu à mon avis approfondir dans cette direction (celle de Divine et de Numéro 9).

Tang a écrit:Renault semble hésiter entre sa montée en gamme (à voir si ça change avec la nouvelle Clio) et le développement d'Alpine.

Renault semble surtout changer d'avis à chaque génération : soit ils mettent le paquet sur le design, soit ils mettent le paquet sur la qualité.
(et parfois ils mettent le paquet nulle part )

Il faudrait un jour qu'ils essayent de mettre le paquet sur le design et la qualité en même temps, sur la même bagnole. On ne sait jamais ...

Comme la nouvelle Clio le montre tu as raison…
Alpine va se consacré au sport car ce n'est pas prémium(mais certains futurs modéles peut étre,a voir..).
DS se cherche et va j'espére se trouvé,mais pas en une génération,laissons la gamme émergé et nous en reparlerons..

Bien sûr, c'est facile à dire a posteriori mais avec le recul, DS aurait du devenir la marque électrique du groupe dès 2015/2016 ou dès que possible. Une sorte de Tesla un peu moins élitiste. Tesla a perdu beaucoup d'argent mais eux ils partaient de zéro, ont du construire tout, de l'usine au réseau de distribution, et ils n'avaient pas l'expérience de l'automobile.
Si PSA avait voulu faire un Tesla bis, la facture aurait été salée mais pas autant. Toute l'infrastructure basique étant en place, c'eût été un pari bien moins hasardeux.

Les investissements auraient été immenses, mais à terme ils auraient pu être justifiés par le fait que le reste du groupe en profiterait plus tard, quand l'électrique deviendra plus commun.
Les volumes auraient été faibles au départ et auraient cru avec le développement de l'électrique.
En termes de prix, DS aurait été comparable aux Premium (mettons un prix d'entrée à 60,000€ pour du C-SUV) tout en n'étant pas directement comparable avec les Audi ou Mercedes et tout en étant plus "cool".
Le positionnement de la marque aurait été facile à expliquer. C'est la marque du futur, c'est 100% électrique. C'est la marque qui défriche les technologies avancées pour le reste du groupe.

Il est vrai que Ds a été lancé quand le groupe allait mal et les moyens(ambitions)du départ s'en sont ressenti,ce n'est pas perdu,mais c'est loin d'étre gagné..

Pas trop d'accord avec toi, le sport dans le groupe Renault c'est RS et ça ne dépasse pas les 45.000 €, avec de fortes remises.

Alpine démarre à 55.000 €, c'est plus que du sport simplement. Leur marketing emprunte fortement au premium. Alpine à sa naissance c'était strictement du sport. A sa renaissance le positionnement est différent. C'est bien expliqué par Bernard Ollivier dans les bonnes pages de son bouquin (voir le dernier auto moto), le positionnement sport était celui voulu par Tavares mais ce n'est pas la ligne qui l'a emporté.

Le positionnement sport c'est aussi ce qui était retenu pour le doublon Caterham C120 avant le divorce...

La légereté ne rime pas avec les équipements inhérent aux prémium,pour moi Alpine ce n'est que du sport avec le poids en moins,une vraie sportive sans compromis,la preuve sa conception a été faite pour gagné du poids,et le poids a été gagné sur les finitions et commodo commun du groupe,le gage du prémium c'est du spécifique et une finition top..
Alpine n'est donc aucunement prémium mais une vraie sportive...

Il ne faut pas oublier qu'Alpine pour le moment, c'est un seul modèle, construit en mode semi-artisanal et vendu à quelques milliers d'exemplaires. C'est très bien, la voiture a l'air géniale ... mais ça ne suffit pas pour en faire une marque premium pérène dans la durée.

Si Renault arrive à développer la marque, avec des investissements conséquents, ça pourrait devenir quelque chose de bien à terme. Pour l'instant, il n'a pas l'air d'y avoir grand chose dans les tuyaux. Ce n'est pas demain qu'il y aura un deuxième véhicule dans la gamme Alpine ...

Tu en sur,aucune info en ce sens?

Tang a écrit:Pas trop d'accord avec toi, le sport dans le groupe Renault c'est RS et ça ne dépasse pas les 45.000 €, avec de fortes remises.

Alpine démarre à 55.000 €, c'est plus que du sport simplement. Leur marketing emprunte fortement au premium. Alpine à sa naissance c'était strictement du sport. A sa renaissance le positionnement est différent. C'est bien expliqué par Bernard Ollivier dans les bonnes pages de son bouquin (voir le dernier auto moto), le positionnement sport était celui voulu par Tavares mais ce n'est pas la ligne qui l'a emporté.

Le positionnement sport c'est aussi ce qui était retenu pour le doublon Caterham C120 avant le divorce...

Je dirais même plus qu’il y aurait la place pour une marque comme Gordini pour du premium chez Renault .

Car Alpine est au dessus puisqu’il vise Porsche, et cette dernière est considéré au dessus , puisque c’est des voitures de sport mais de luxe, Alpine est sur le même créneau en prix, donc il serait probable d’avoir une marque qui viserait le premium tel que BMW mais en moins cher qu’une Alpine et plus chère qu’une Renault.

Tu te trompes pour les commodos et le carry over, 908LM, c'était pour la réduction des coûts. Il y a eu des compromis par rapport à certaines exigences premium, bien sûr, mais pour autant la définition d'Alpine ne me semble pas se limiter à du sport sur le plan marketing.

Surtout que l'objectif de légèreté aurait été privilégié alors, et si c'était le cas ils l'auraient faite plus dépouillée encore et elle serait encore plus légère, mais avec une présentation intérieure moins flatteuse.