[Publicité] quand tu nous tiens...

Google ne s'en souvient pas non plus visiblement.

J'aime bien la page qui met en avant l'aérodynamisme exceptionnel de la DS pour expliquer qu'elle ne consomme de 11l/100 à 120km/h. Dire que certains prétendent que les voitures consommaient moins avant

Très chic (oui même pour un Berlingo VU) ! Cette époque où les agences prenaient la peine de concevoir de vrais courts-métrages avec du sens me manque. Aujourd'hui, on voit que très peu les véhicules, ils ne sont plus mis à l'honneur, et il suffit d'une musique entraînante à la mode avec une multitude d'inscriptions ou de hashtags à l'écran pour faire le travail.
Et content de ne pas être le seul barjo à aimer ce vert.

Vraiment très sympa ce petit court-métrage de Noël réalisé par BMW avec l'excellent Christoph Waltz (déjà 5,5 millions de vues en 3 jours !). Si vous restez vigilants, vous y apercevrez peut-être une 328, une 507, une Z8, une Z1 et la Z3 de 007.

Et merci à BMW de nous prendre pour des jambons avec cette précision fort utile : "La fête présentée dans le film est une fête fictive et n’était pas la fête de Noël de BMW. Tous les participants impliqués dans la production de la vidéo ont subi un test de dépistage de la COVID-19 et ont suivi les règlementations régionales en la matière".

Je ne sais pas si ce topic est le plus adapté pour en discuter, mais dans le doute...
https://www.lesechos.fr/industrie-services/automobile/automobile-bientot-des-mentions-ecologiques-obligatoires-dans-la-publicite-1375354

« Pour les trajets courts, privilégiez la marche ou le vélo », « Pensez à covoiturer » ou « Au quotidien, prenez les transports en commun » : à partir de mars 2022, les publicités pour les véhicules à moteur devront porter l'une de ces phrases, quel que soit le support utilisé. Cette obligation vaudra pour la publicité diffusée à la radio, à la télévision, au cinéma, sur Internet, sur les écrans publicitaires ainsi que sur les supports imprimés.

Et voilà, après le "Pour votre santé, mangez 5 fruits et légumes par jour" en bas de l'écran ou à la fin d'un spot radio pour les pubs pour le chocolat, le McDo ou le Coca, ce qui était parfaitement compréhensible par ailleurs, son équivalent pour l'automobile.
Cette époque me dépite.

C'est très simple, d'un côté je trouve ça efficace et de l'autre, je trouve ça démago et infantilisant. Ce n'est pas à coup de slogans idiots qu'on va résoudre le problème du réchauffement climatique, et ce n'est pas en clivant la société et en pointant du doigt les méchants qu'on y arrivera sereinement.

Pour la bouffe, ça a une vocation pédagogique notamment auprès du jeune public. C'est peut-être idiot, mais je pense que la plupart des gens sont très mal informés sur la malbouffe. Bouffer un Big Mac ou un Giant, des Milka en veux-tu en voilà, c'est nocif pour la santé, notamment pour les plus jeunes mais c'est la norme dans bon nombre de foyers, hélas (peut-être même la majorité). Et je ne voudrais pas être médisant mais tout le monde n'est pas spécialement éduqué ou bien informé sur ces questions, c'est factuel. Il y a un gros travail à faire, et c'est le rôle de l'Etat que de s'en occuper.

Je ne crois pas qu'on puisse en dire autant de l'automobile, ou du moins de manière si directe. On est tous conscient des enjeux écologiques et notamment du fait qu'il faut réduire notre utilisation de la voiture. Quand tu entends l'une de ces petites phrases infantilisantes après avoir entendu une pub pour le dernier burger à la mode, tu vas peut-être te retenir de foncer au McDo le plus proche ou penser à acheter des bananes, des pommes et des carottes lors de tes prochaines courses pour te donner bonne conscience.
Je doute par contre que l'acheteur moyen d'une voiture neuve hésite avec un vélo ou qu'il se contente de prendre le métro grâce à cela.

Surtout le provincial qui ne peut se passer de sa voiture pour vivre, qui peine à joindre les deux bouts, et à qui on rappelle une fois encore que ce n'est rien d'autre qu'un boomer pollueur archaïque.

Par contre, ça entretient de manière bien démago le climat anti-bagnolards et on continue de tirer à boulets rouges sur un secteur qui se porte très mal (tout en considérant d'autres secteurs eux aussi bien polluants comme le e-commerce sans vraiment aider le développement de circuits courts comme le font d'autres pays).

Cette mesure émane du gouvernement et non pas des institutions européennes et j'y vois rien d'autre qu'une campagne de greenwashing à 4 mois de l'élection présidentielle. Et disons-le clairement, je trouve ça très culotté quand on sait que l'Etat français fut récemment condamné pour inaction climatique et qu'ils ne respectent même pas les accords de Paris (COP21)...   (mais plus généralement, ils ont mené une politique anti-écolo pendant 5 ans mais c'est un autre sujet...).

Le plus débile dans tout ça, c'est quand même le hashtag #sedéplacermoinspolluer qui ne veut strictement rien dire. Se déplacer, moins polluer ? Se déplacer moins, polluer ?


Par contre, la deuxième mesure consistant à afficher la classification ABCDEFG des véhicules va plutôt dans le bon sens.

Oui, ça c'est une bonne idée par contre (comme le nutri-score sur l'alimentaire). Responsabiliser, oui, culpabiliser, non.
Et si ça permet à certaines personnes de se remettre en question en prenant conscience qu'une 208 leur conviendrait mieux qu'un 3008, c'est tout bénef. Sans pour autant vouloir les convertir à l'anti-bagnolisme primaire.

MATT a écrit:Je ne suis pas vraiment d'accord avec vous, Greta et Connect.
Notamment sur la distinction responsabilisation/culpabilisation et le barème, tout ce qu'il y a de plus hypocrite de mon point de vue.
Sur WS, on est assez renseignés pour savoir que l'achat d'un véhicule neuf est un sacré poids pour la planète, en comparaison de l'achat d'un véhicule d'occasion. A partir de là, n'importe quelle voiture neuve devrait être "rouge". Mais dans ce cas, ce barème n'aurait aucun sens, certes. Mais ce qui est d'autant plus ridicule, c'est que ce barème s'arrête au rejet de CO2, qui est évidemment l'urgence absolue si je ne me trompe pas mais qui ne peut représenter à lui seul l'impact écologique d'une voiture.
Deux véhicules respectant le même seuil de rejet de CO2 pourraient pourtant s'avérer radicalement différent dans leur construction, avec une utilisation plus ou moins prononcée de matériaux rares, un processus plus ou moins lourd en usine (utilisation d'eau, de matières premières), etc. Après, il y a aussi le reste des particules rejetés par le véhicule (NOx, et poussière de disques de frein notamment).

Nous sommes surtout sur un désaccord de forme que de fond àmha.    

En réalité, je pense que ce barème ça n'a aucune vocation scientifique, c'est juste de la vulgarisation lambda pour alerter le plus grand nombre sur leurs achats et leurs conséquences. (autrement dit, à mon avis, tu vas trop loin dans ton raisonnement). L'intérêt de ce nutri-score de l'automobile, c'est d'alerter le plus grand nombre (en d'autres termes, ceux qui ne sont rien d'autre que des néophytes et qui s'intéressent à l'auto tous les cinq ans quand il faut changer de voiture). Si on leur fait prendre conscience qu'un achat automobile doit être raisonné et réfléchi et qu'on ne peut pas toujours foncer au coup de coeur, c'est déjà ça de gagné. Je ne vais pas reprendre mon exemple du dessus, mais c'est probablement le meilleur moyen de faire comprendre aux gens qu'un SUV pollue plus qu'une berline (alors même que les places arrières et le coffre restent souvent inoccupés dans bien des cas, et qu'une Clio ou qu'une 208 satisferait probablement la majorité des gens). Et c'est déjà ça de gagné.    

Mais dans ce cas, où s'arrêtera-t-on ? On rappellera à chaque fin de publicité pour H&M qu'il faut limiter l'achat de vêtements ? A chaque pub pour Thomas Cook qu'il faut veiller à son bilan carbone ? Le tout avec un ton moralisateur pour faire culpabiliser le péquin moyen dont le bilan carbone sera toujours bien moindre à ceux des dirigeants qui adorent les blâmer avec mépris ?
Encore une fois, je ne crois pas à la lutte contre le réchauffement climatique à coup de slogans.

Et que ce soit clair : je ne suis pas un partisan du modèle productiviste, je suis assez critique avec le capitalisme, les enjeux écologistes m'intéressent de plus en plus (et je pourrais même envisager de voter pour eux s'ils étaient moins dogmatiques et bornés sur des sujets comme le nucléaire). Là n'est pas la question, je vois les choses sous l'angle philosophique.    

MATT a écrit:
Je parle du barème en particulier mais le terme d'infantilisation ne me paraît pas pertinent non plus car le parallèle avec l'alimentaire est tout aussi vrai mais personne ne doit se voiler la face et je pense au contraire qu'en 2021, on (le peuple) n'a jamais été aussi bien informé de ce que la malbouffe implique - merci internet, le partage des savoirs, les moralisateurs et les reportages à la "super size me" (2004, quand même).

Je ne suis pas d'accord, et je n'ai pas vraiment l'impression que la démocratisation d'internet ait tué la junk food et autre malbouffe et redonné de l'attrait aux fruits et légumes. Je ne ferais même pas de lien de corrélation entre les deux.
C'est typiquement le genre d'informations qu'on voit passer au 20h ou dans un reportage dans Capital et qu'on oublie le lendemain même quand il s'agit d'acheter une connerie qui nous fait envie à Leclerc ou Auchain. De ce point de vue là, je ne blâme personne, je pense que c'est humain.